Cet article publié en espagnol sous le numéro 159, sous le titre : Argentina: Panorama de la energía en 2015, a été traduit par Fabien SOULIER, sous la supervision de Thierry NALLET, Master LEA Traduction spécialisée multilingue, Université Grenoble Alpes.
Avec le Brésil et le Mexique, l’Argentine est l’un des trois plus grands pays d’Amérique latine. L’évolution de son bilan énergétique et de ses choix de politique énergétique ont donc une incidence sur les autres pays d’un sous-continent qui compte de plus en plus à l’échelle mondiale.
Comme la plupart des pays d’Amérique latine, l’Argentine s’interroge sur son avenir en ce qui concerne l’offre énergétique, une question centrale en raison de l’impact de cette offre sur le développement socio-économique du pays, mais aussi sur l’environnement. Le pays devrait-il donc poursuivre son développement en s’appuyant presque exclusivement sur les hydrocarbures conventionnels ou non conventionnels ? Dans ce cas, il serait alors possible d’exploiter les ressources existantes de gaz et de pétrole de schiste (Lire : Shale oil y shale gas en Argentina ou Pétrole et gaz de schiste en Argentine : état des lieux et prospective), en assumant les risques que ces techniques présentent (Lire : ¿Por qué el fracking en Argentina? ou Pourquoi la fracturation hydraulique en Argentine ?). L’autre possibilité serait d’écarter les énergies fossiles qui émettent beaucoup de CO2, en faveur des énergies renouvelables, de l’énergie hydraulique à la biomasse, en passant par l’énergie solaire et l’énergie éolienne (Lire : Argentine : la promotion des énergies renouvelables pour la production d’électricité).
Afin de comprendre quelles décisions les responsables économiques et politiques doivent prendre, il est indispensable d’avoir une vision générale reflétant l’évolution du bilan énergétique de l’Argentine. Quelles sont les principales sources d’énergie utilisées ? Comment le bilan énergétique s’est-il diversifié, malgré une prédominance initiale presque totale du pétrole ? Ces évolutions sont-elles susceptibles d’influencer les modes de transition énergétique choisis par l’Argentine ?
1. L’évolution du bilan énergétique argentin (1970-2014)
Depuis des décennies, les hydrocarbures liquides et gazeux dominent la consommation énergétique. Leur part dans cette consommation n’a pu être que légèrement réduite au cours des dernières années. Il convient de souligner l’importance du gaz naturel puisque, depuis l’époque des privatisations (années 1990), celui-ci est devenu la principale source d’énergie (Tableau 1).
Tableau 1 : Évolution de l’offre totale d’énergie primaire (1970-2014)
Année
|
Pétrole
|
Gaz naturel
|
Charbon
|
Énergie
hydraulique
|
Nucléaire
|
Biomasse
|
Eólienne et solar
|
Total des énergies
primaires
offertes
|
(%)
|
(%)
|
(%)
|
(%)
|
(%)
|
(%)
|
(KTEP)
|
||
1970
|
71,2
|
18,1
|
3,2
|
0,5
|
0
|
7
|
0,00
|
31 879
|
1980
|
62
|
25,5
|
2,7
|
3,7
|
1,9
|
4,3
|
0,00
|
44 224
|
1990
|
48,5
|
36,5
|
2,3
|
4
|
4,6
|
4,1
|
0,00
|
49 325
|
2000
|
41,2
|
46,2
|
1,3
|
4,7
|
2,7
|
3,9
|
0,00
|
66 588
|
2009
|
36,01
|
50,38
|
1,41
|
5,34
|
2,63
|
4,22
|
0,00
|
79 012
|
2010
|
38,02
|
47,68
|
1,18
|
5,35
|
2,77
|
5,01
|
0,00
|
78 579
|
2011
|
35,50
|
49,57
|
1,12
|
5,06
|
3,31
|
5,44
|
0,00
|
79 666
|
2012
|
34,91
|
51,52
|
0,86
|
4,52
|
2,21
|
5,98
|
0,00
|
79 138
|
2013
|
34,65
|
51,99
|
1,36
|
4,65
|
2,00
|
5,35
|
0,00
|
81 115
|
2014
|
34,17
|
51,27
|
1,69
|
5,03
|
1,71
|
5,91
|
0,22
|
77 408
|
Source : Document réalisé par Víctor Bravo et Germán Bersalli (support : Balances Energéticos du Ministère de l’Énergie). Ktep signifie
1 000 tonnes équivalent pétrole.
|
Le gaz naturel a remplacé partiellement les dérivés du pétrole dans pratiquement tous les secteurs de la consommation : dans le secteur résidentiel dans un premier temps, avec le gaz de pétrole liquéfié (GPL) en remplacement du kérosène ; dans le secteur du transport, en concurrençant l’essence et le gazole ; dans le secteur industriel, en remplaçant le fioul ; dans le secteur de production d’électricité, en remplaçant non seulement le fioul et le gazole, mais en devenant également la ressource principale des centrales thermiques, au détriment du développement des énergies hydraulique et nucléaire.
Il apparaît que la part du charbon minéral est faible en dépit de réserves importantes et durables, estimées à 640 années sur la base des besoins requis pour la centrale thermique de Río Turbio (Carte 2). L’échec de l’exploitation du gisement de Río Turbio et la disponibilité des hydrocarbures gazeux et liquides ont pratiquement écarté cette ressource du bilan énergétique. D’autre part, son apport n’a jamais été significatif car, à la différence des pays développés, l’Argentine est directement passée de la biomasse (bois de chauffage) aux hydrocarbures liquides et gazeux. Par ailleurs, ce type d’énergie est fortement remis en question par le niveau élevé de ses émissions de polluants et de gaz à effet de serre (GES).
Une autre particularité de l’Argentine au sein de l’Amérique latine est la relative faiblesse du poids de la biomasse traditionnelle (bois de chauffage et déchets agricoles, principalement). Cette diminution de la consommation de bois de chauffage, surtout à partir des années 1940 et 1950, doit beaucoup à la politique mise en œuvre par la société nationale Gas del Estado, concernant la distribution du GPL sous la forme de bonbonnes de gaz. L’Argentine est ainsi devenue un pays pionnier dans ce domaine, en ouvrant aussi la voie à la distribution du gaz naturel à partir du gazoduc du Sud dans les années 1950.
En somme, aussi bien au niveau du bilan énergétique qu’au niveau de celui de la production électrique (Tableau 2), le gaz naturel représentait en 2014 plus de 50 % des consommations respectives et, dans le premier cas, en lui rajoutant le pétrole, il est possible d’affirmer que l’Argentine était (et est toujours) un pays dépendant des hydrocarbures.
Finalement, en ce qui concerne l’autosuffisance énergétique totale, le pays oscillait entre des valeurs inférieures à 100 %, qui rendaient les importations d’énergie nécessaires, entre les années 1970 et 1980, et des valeurs supérieures à 100 % qui manifestaient un excédent énergétique dans les années 1990 et 2000. Durant les années 2010, l’Argentine est revenue à la situation initiale, surtout en 2014, avec une nette augmentation des importations énergétiques, notamment de gaz. Ces variations du niveau d’indépendance énergétique s’expliquent essentiellement par l’évolution de la production de gaz naturel et de pétrole. Au milieu des années 1980, la politique mise en place par les entreprises publiques, Yacimientos Petrolíferos Fiscales (YPF) et Gas de Estado, basée sur l’idée que l’Argentine devait conserver les éventuels excédents d’hydrocarbures pour les générations futures, avait pour objectif d’atteindre l’autosuffisance énergétique, en maintenant des valeurs proches de 100 %.
Cependant, la privatisation de ces entreprises dans les années 1990 a modifié cette politique. En effet, les entreprises privées acquéreuses des entreprises publiques ont opté pour une stratégie de court terme consistant à optimiser la production d’hydrocarbures pour récupérer le plus rapidement possible les investissements réalisés, grâce aux excédents qu’elles exportaient. Par conséquent, elles ont cessé d’explorer, ce qui a eu pour effet de faire chuter les réserves et la production. Ainsi, le niveau d’autosuffisance du pays est descendu à 92 % en 2014, avec des valeurs proches de 85 % pour le gaz naturel. La nationalisation des 51 % de Repsol YPF devenant YPF S.A., avec près de 40 % des réserves, n’a pas pu inverser la tendance. Il convient de préciser que cette tendance à la baisse des investissements s’est aggravée pendant la dernière décennie, à cause de l’absence d’un cadre réglementaire qui aurait permis d’avoir une vision claire à moyen terme et à long terme.
Tableau 2 : Structure de la production d’énergie électrique 1970 -2014 (GWh et %)
ANNÉE
|
CC
|
DI
|
TG
|
TV
|
HE
|
UN
|
EO
|
SOL
|
TOTAL
GWh
|
1970
|
0
|
11,8
|
0
|
79,4
|
8,9
|
0
|
0
|
0
|
16 799
|
1976
|
0
|
5
|
8,4
|
56,5
|
19,6
|
10,2
|
0
|
0
|
25 309
|
1980
|
0
|
2,8
|
5,2
|
43,1
|
42,2
|
6,6
|
0
|
0
|
35 687
|
1990
|
0
|
1
|
9,9
|
34,4
|
37,8
|
15,2
|
0
|
0
|
47 822
|
2000
|
30,8
|
0,4
|
9,4
|
15,4
|
35
|
7,5
|
0
|
0
|
82 286
|
2009
|
32,41
|
0,53
|
9,22
|
13,62
|
36,64
|
6,90
|
0,00
|
0,00
|
100
|
2010
|
35,69
|
1,00
|
8,22
|
12,70
|
34,87
|
5,80
|
0,00
|
0,00
|
100
|
2011
|
37,17
|
1,27
|
7,75
|
14,63
|
32,52
|
4,87
|
0,01
|
0,00
|
100
|
2012
|
41,30
|
1,39
|
8,28
|
14,75
|
29,18
|
4,70
|
0,28
|
0,01
|
100
|
2013
|
39,79
|
1,69
|
9,92
|
12,50
|
31,07
|
4,42
|
0,34
|
0,01
|
100
|
2014
|
38,90
|
1,66
|
9,25
|
13,66
|
30,99
|
4,01
|
0,47
|
0,01
|
100
|
Sources : Ministère de l’Énergie (1970 – 2000) : Anuarios de CAMMESA(2009-2014).
CC (cycles combinés) ; DI (groupes électrogènes Diesel) : TG (turbines à gaz) ; TV (turbines à vapeur) ; HE (énergie hydroélectrique) ; UN (énergie nucléaire) ; EO (aérogénérateurs) ; SOL (panneaux solaires).
|
La récente vague d’investissements dans les nouvelles énergies renouvelables pour la production d’électricité devrait contribuer, à terme, à améliorer cette situation déficitaire de la balance des importations et des exportations d’énergie. Cependant, l’impact des importations de panneaux solaires et d’autres technologies, importations qui sont nécessaires aux investissements dans les énergies renouvelables, doit aussi être pris en compte.
2. Le pétrole, réduit à un tiers de l’offre énergétique
En 2013, 55 entreprises produisaient du pétrole en Argentine, YPF étant le principal producteur avec 37,2 % de la production totale, suivi de Pan American Energy avec 17,8 %. Les cinq entreprises suivantes en produisaient 25 % et les 48 restantes en extrayaient 16,3 %.
YPF a été la première entreprise pétrolière publique dans le monde occidental, créée en 1922 par le gouvernement argentin. Elle a appartenu à l’État jusqu’en 1992, date à laquelle elle a commencé à être privatisée jusqu’à sa cession définitive à Repsol en 1999. L’Argentine produisait elle-même des hydrocarbures depuis 1980 suivant une politique à tendance conservatrice : elle pensait assurer l’approvisionnement des générations futures à moyen terme et à long terme, dans la mesure du possible.
Avec la privatisation d’YPF, cette politique a changé et Repsol a fortement exploité les réserves prouvées d’hydrocarbures, ce qui a fait de l’Argentine un pays exportateur de ces ressources. Le taux d’exportation de la production a atteint 40 %, durant une période où les prix du baril de pétrole ne dépassaient pas les 12 dollars. Cette société voulait récupérer le plus rapidement possible ce qui avait été investi dans l’achat d’YPF. Malheureusement, elle a cessé d’explorer pour reconstituer ainsi les réserves exploitées : alors que l’entreprise publique YPF forait entre 130 et 150 puits d’exploration par an, Repsol n’en forait plus qu’entre 20 et 30, tirant surtout profit des hydrocarbures découverts précédemment par YPF.
Depuis 2003, la production totale de pétrole diminue (Tableau 3), la chute de la production primaire étant partiellement compensée par la production secondaire. Cette diminution provient de la stagnation des réserves prouvées (Tableau 4) et du nombre de puits de développement, malgré une légère augmentation de la quantité de puits explorés : leur nombre est passé de 29 en 2004 à 83 en 2013.
La conséquence de cette politique a été la chute des soldes d’exportation de pétrole brut, suivie par le déclin de la balance commerciale de cette ressource énergétique. Les exportations de pétrole brut sont passées de 10,1 à 2,3 millions de m3 entre 2004 et 2013 ; les importations ont augmenté de 0,4 à 0,55 million de m3.
Tableau 3 : Production de pétrole (m3)
Années
|
Production Primaire
|
Production Secondaire
|
Production totale de pétrole
|
2004
|
25 743 916
|
14 908 165
|
40 652 081
|
2005
|
24 400 459
|
14 231 748
|
38 632 207
|
2006
|
24 085 422
|
14 184 483
|
38 269 905
|
2007
|
22 348 866
|
14 960 716
|
37 309 582
|
2008
|
21 963 212
|
14 684 669
|
36 647 881
|
2009
|
21 650 111
|
14 604 460
|
36 254 571
|
2010
|
20 965 728
|
14 463 481
|
35 429 209
|
2011
|
19 594 547
|
13 731 209
|
33 325 756
|
2012
|
20 052 929
|
13 096 884
|
33 149 813
|
2013
|
19 218 886
|
13 139 470
|
32 358 356
|
2014
|
18 418 319
|
13 466 503
|
31 884 822
|
Source: SIPG, Instituto Argentino del Petróleo y del Gas.
|
Tableau 4 : Réserves prouvées de pétrole (1 000 m3)
Bassin
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
Amérique australe
|
19193
|
19280
|
14788
|
14538
|
15464
|
14559
|
13650
|
13451
|
12943
|
12648
|
13559
|
Cuyo
|
28877
|
27765
|
27783
|
24926
|
25153
|
26279
|
33618
|
33543
|
33056
|
23915
|
22480
|
Golfe San Jorge
|
195871
|
188116
|
179294
|
252190
|
248903
|
247835
|
244422
|
253758
|
257969
|
251824
|
251163
|
Neuqén
|
161780
|
147597
|
118045
|
111976
|
117798
|
105236
|
100316
|
94262
|
84913
|
81224
|
78604
|
Nord-ouest argentin
|
19301
|
11168
|
9154
|
7633
|
8596
|
6783
|
7290
|
6308
|
5115
|
4676
|
4568
|
TOTAL
|
425022
|
393926
|
349064
|
411263
|
415914
|
400692
|
399296
|
401322
|
393996
|
374287
|
370374
|
Source: Ministère de l’Énergie.
|
D’autre part, le pays dispose de ressources significatives en matière de pétrole et de gaz non conventionnels. L’US Energy Information Administration a publié en 2013 un rapport soulignant que l’Argentine se classait au quatrième rang mondial des ressources de shale oil et de tight oil (avec 27 milliards de barils, soit onze fois ses réserves vérifiées conventionnelles) et au second rang des ressources de gaz, grâce à ses structures de shale gas et de tight gas (avec 707 milliards de pieds cubes, soit 64 fois ses réserves prouvées de gaz naturel conventionnel), ces estimations correspondant à des ressources et non à des réserves prouvées. Après la renationalisation partielle d’YPF en 2012 (l’entreprise est devenue une société anonyme à capitaux publics majoritaires), s’est produit ce qu’on a appelé le boom des ressources non conventionnelles, lequel a suscité de grandes attentes concernant le retour à l’autosuffisance en pétrole et en gaz naturel. Il reste cependant un long chemin à parcourir avant que ces ressources ne deviennent des réserves exploitables, que la production puisse être maintenue sur le long terme, que les investissements considérables et nécessaires soient réunis (15 à 20 milliards de dollars par an, pour une durée d’au moins dix ans) et que des solutions soient trouvées aux problèmes environnementaux associés à ce genre de gisements.
S’agissant de l’exploitation de ces ressources non conventionnelles, en s’associant à d’autres entreprises (Chevron, Dow et Petronas), YPF S.A. a concentré ses efforts de production sur la formation de Vaca Muerta dans la province de Neuquén, où sont produits près de 45 000 barils équivalents de pétrole et de gaz naturel, qui représentent plus de 8 % de la production totale du pays. YPF possède 48,2 % des 30 000 km2 de superficie de Vaca Muerta ; Gas y Petróleo, entreprise située dans la province de Neuquén et en partenariat avec EXXON, Shell et TOTAL, en possèdent 12,3 %. L’entreprise argentine Pluspetrol en détient 7,6 % et l’entreprise allemande Wintershall 7,5 %. Shell, EXXON et Wintershall, ainsi qu’YPF S.A., entreprennent des projets pilotes. Quatre petites entreprises argentines et deux petites entreprises canadiennes réalisent également des investissements.
La capacité de raffinage a atteint 106 000 m3/jour en 2013. YPF S.A. détient la principale raffinerie avec 51 % de la capacité totale, suivie de Shell avec 17 %, EXXON avec 13,2 %, Oil Petroleum avec 5,7 %, Pan American Energy avec 4,6 % et trois autres petites entreprises avec 8,5 %. Cela fait presque 15 ans qu’aucune nouvelle raffinerie n’a été construite (Carte 1). La structure des raffineries révèle une capacité de conversion limitée, c’est-à-dire faibles en craquage et hydrocraquage, ce qui provoque une baisse de la production de gazole et parfois des excédents de fioul.
En 2013, les 18 entreprises existantes traitaient 30,119 milliards de mètres cubes de pétrole brut. YPF S.A. en produisait 53,5 %, suivi d’AXXON (anciennement ESSO, racheté par Bridas y Cnoc) et de Shell, qui en produisaient chacun 16,2 %. Oil Combustibles (5,3 %) et Petrobas (5,5 %) se trouvaient loin derrière. Les entreprises restantes traitaient seulement 3,2 % de pétrole brut. La capacité de raffinage limitait la quantité de pétrole brut produit ce qui provoquait d’importantes importations de dérivés, surtout de gazole et parfois de fioul. Les exportations étaient essentiellement composées de naphtes et d’essences non adaptés à la consommation automobile.
Les ventes de dérivés du pétrole sur le marché intérieur révèlent la prédominance des dérivés intermédiaires comme le gazole, étant donné l’importance du transport de marchandises par camion et de l’agriculture (Tableau 5).
Tableau 5 : Ventes des dérivés de pétrole
Dérivés
|
Unité
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
Carburant classique
|
103m3
|
388,6
|
278,7
|
205,4
|
130,7
|
122,6
|
Carburants super
|
103m3
|
4316
|
4696
|
5028
|
5544
|
6091
|
Carburants ultra
|
103m3
|
1054
|
1261
|
1733
|
1827
|
1954
|
Combustibles aviation
|
103m3
|
1503
|
1610
|
1594
|
1623
|
1641
|
Kérosène
|
103m3
|
64,3
|
56,9
|
43,3
|
33,4
|
28,5
|
Gazole
|
103m3
|
12 483
|
13 188
|
13 602
|
12 886
|
13 075
|
Fioul
|
103Tn
|
1287
|
554
|
582
|
479
|
562
|
Lubrifiants
|
103m3
|
200
|
223,8
|
233,1
|
231
|
233,2
|
Graisses
|
103Tn
|
5,4
|
5,7
|
6,4
|
5,9
|
5,6
|
Solvants
|
103m3
|
67,9
|
189,3
|
182,7
|
180,8
|
171,8
|
Essences de thérébenthine
|
103m3
|
17,7
|
31,2
|
39,8
|
38,4
|
37,8
|
Bitumes
|
103Tn
|
566,5
|
571,1
|
603,4
|
496,9
|
563,5
|
Réservoir à huile à gaz
|
103m3
|
310,5
|
545,1
|
565,3
|
488,2
|
499,3
|
Fioul soute
|
103Tn
|
738,5
|
1 034,1
|
1 319
|
1 715,7
|
1 657,5
|
Lubrifiants pour bateaux
|
103m3
|
5,8
|
9
|
8,1
|
6,3
|
6,6
|
Source: Instituto Argentino del Petróleo y del Gas.
|
Tableau 6 : Prix des dérivés du pétrole sur le marché intérieur (dollar/litre)
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
01/02/2015(*)
|
|||||||
Dérivés
|
S.Imp.
|
C.Imp.
|
S.Imp.
|
C.Imp
|
S.Imp.
|
C.Imp
|
S.Imp.
|
C.Imp
|
S.Imp.
|
C.Imp
|
S.Imp.
|
C.Imp
|
Carburant super :
93 Octanos
|
0,455
|
0,818
|
0,56
|
0,99
|
0,63
|
1 128
|
0,728
|
1,29
|
0,724
|
1 323
|
0,833
|
1 353
|
Carburant premium :
95 Octanos
|
0,514
|
0,925
|
0,68
|
1,2
|
0,788
|
1 414
|
0,798
|
1 414
|
0,811
|
1 473
|
0,942
|
1 525
|
Gazole
|
0,439
|
0,699
|
0,53
|
0,84
|
0,591
|
1 189
|
0,747
|
1 189
|
0,747
|
1 214
|
0,811
|
1 231
|
Fioul
(US$/kg)
|
0,395
|
0,48
|
0,43
|
0,52
|
0,465
|
0,628
|
0,516
|
0,628
|
0,531
|
0,646
|
0,538(**)
|
0,655(**)
|
Sources: Instituto Argentino del Petróleo y del Gas; (*) Ministère de l’Énergíe; (**) “Informe Mensual de Precios de la Energía » (avril 2015 Montamat y Asociados).
HT (Hors Taxes) ; TTC (Toutes Taxes Comprises).
|
Entre 2009 et 2013, les prix du pétrole brut sur le marché intérieur, pour les types lourd (Escalante dans la province de Chubut) et intermédiaire (Medanito dans la province de Neuquén), sont restés inférieurs aux prix appliqués dans le monde (type WTI). En 2015, une disposition du gouvernement a mis en place une politique contraire, pour tenter de mettre fin au déclin de la production de pétrole, les prix intérieurs devenant supérieurs aux prix internationaux.
Les prix des carburants sur le marché intérieur ont la particularité d’être lestés d’une charge fiscale importante (45 % du prix de vente), contrairement aux prix appliqués aux États-Unis. Le gazole et le fioul, qui sont dérivés de la demande intermédiaire et finale, ont des charges inférieures qui atteignent respectivement 38 % et 18 %. À la différence de ce qui se produit avec d’autres ressources énergétiques (le gaz naturel et l’électricité), les prix des dérivés de pétrole ont davantage augmenté que le taux d’inflation au cours des deux dernières années (Tableau 6). Début 2015, ils sont supérieurs aux prix de la parité à l’importation et dépassent les valeurs des pays voisins, à l’exception de l’Uruguay.
3. Le gaz naturel, épine dorsale du bilan énergétique
Le gaz naturel est, parmi la source d’énergie primaire la plus importante d’Argentine, puisqu’il représente 54 % du total. Cependant, ses réserves prouvées ont continué de diminuer chaque année au taux annuel moyen de 5,4 %, depuis 2004, passant au dessous de la barre des 400 milliards de m3 (Gm3) depuis 2008 (Tableau 7). Ainsi, la durée des réserves prouvées a chuté de 47,6 années en 1980 à 7,9 années en 2013, ce qui a provoqué le besoin d’augmenter le volume d’importations de gaz naturel et de gaz liquéfié.
En matière de réserves prouvées, TOTAL est la principale entreprise (36,4 %), suivie de Pan American Energy (18,1 %) et YPF S.A. (14,7 %). Les six entreprises suivantes en possèdent 20,7 % et les 34 entreprises restantes 10,1 %. On peut constater le faible volume de réserves prouvées que possède YPF S.A., laquelle justifierait la recherche de l’autosuffisance en gaz naturel du pays. Les bassins de l’Amérique australe et de Neuquén détiennent à eux seuls les trois quarts des réserves prouvées, éclipsant ainsi les trois autres bassins restants. D’autre part, les valeurs des réserves prouvées de gaz naturel ne comprennent ni le shale gas ni le tight gas qui, pour le moment, sont considérés comme des ressources et non comme des réserves.
Tableau 7 : Réserves prouvées de gaz naturel (Mm3)
Bassin
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
Amérique australe
|
138 223
|
131 609
|
123 704
|
123 638
|
122 799
|
116 219
|
114 041
|
106 559
|
103 945
|
100 781
|
110 653
|
Cuyo
|
509
|
454
|
312
|
692
|
519
|
566
|
925
|
1 081
|
1 062
|
761
|
744
|
Golfe San Jorge
|
38 037
|
36 727
|
35 501
|
43 642
|
41 046
|
42 963
|
44 397
|
45 915
|
48 552
|
48 446
|
47 849
|
Neuquén
|
311 019
|
275 065
|
204 665
|
202 543
|
194 326
|
176 889
|
157 613
|
161 535
|
145 292
|
133 700
|
138 960
|
Nord-ouest argentin
|
124 503
|
97 923
|
74 739
|
75 641
|
83 284
|
61 893
|
61 845
|
43 643
|
33 643
|
31 821
|
30 052
|
TOTAL
|
612 291
|
541 778
|
438 921
|
446 156
|
441 974
|
398 530
|
378 821
|
358 733
|
332 494
|
315 509
|
328 258
|
Source: Ministère de l’Énergie. Les réserves totales sont estimées à 332 Gm » en 2016 et 316 en 2017.
|
À l’image du pétrole, la baisse des réserves a provoqué une chute prononcée de la production de gaz naturel (Tableau 8), conséquence du manque d’exploration durant une longue période. Cette chute a essentiellement concerné le gaz à moyenne pression et celui à haute pression, tout en influant également sur la diminution de la production de pétrole.
Tableau 8 : Production de gaz naturel (1 000 m3)
Années
|
Gaz à basse pression
|
Gaz à moyenne pression
|
Gaz à haute pression
|
Production totale de gaz
|
2004
|
10 898 548
|
28 040 948
|
13 444 935
|
52 384 431
|
2005
|
13 505 167
|
24 610 067
|
13 457 511
|
51 572 745
|
2006
|
15 447 804
|
22 728 086
|
13 602 640
|
51 778 530
|
2007
|
21 014 612
|
18 353 513
|
11 638 118
|
51 006 243
|
2008
|
24 228 690
|
15 168 753
|
11 117 052
|
50 514 495
|
2009
|
24 285 743
|
14 017 087
|
10 115 656
|
48 418 486
|
2010
|
24 830 356
|
15 493 693
|
6 785 273
|
47 109 322
|
2011
|
23 975 807
|
16 049 033
|
5 498 893
|
45 523 733
|
2012
|
24 720 052
|
15 780 768
|
3 622 847
|
44 123 667
|
2013
|
25 681 749
|
13 444 987
|
2 581 579
|
41 708 315
|
2014
|
27 233 586
|
11 550 578
|
2 699 646
|
41 483 810
|
Source: Instituto Argentino del Petróleo y del Gas.
|
Jusqu’en 2007, les exportations de gaz naturel dépassaient les importations. L’Argentine en exportait essentiellement vers le Chili, grâce à des gazoducs construits à cet effet et, dans une moindre mesure, vers l’Uruguay et le Brésil. En 2004, l’Argentine est parvenue à exporter 15 % de la production, en octroyant au Chili presque 22 millions m3 par jour. Cependant, suite la chute de la production, l’Argentine a commencé à diminuer ses envois, jusqu’à les interrompre totalement en 2008, les importations prenant le relais. Elles équivalaient à 26,3 % de ce qui était injecté dans tous les gazoducs en 2013. La moitié d’entre elles provenaient de la Bolivie, par l’intermédiaire de gazoducs ; l’autre moitié arrivait par voie maritime sous forme liquéfiée pour être ensuite gazéifiée et injectée dans le réseau. Le pays qui avait exporté du gaz au Chili à moins de 3 dollars le million de Btu (British Thermal Unit) a dû par la suite en importer de la Bolivie à près de 9 dollars tandis que le GNL s’achetait entre 14 et 17 dollars. En 2013, le commerce extérieur de gaz naturel révélait un solde négatif important de 5,67 milliards de dollars, soit une influence considérable sur la balance des paiements.
Le réseau de gazoducs d’Argentine, qui s’étend sur presque 15 800 km, a été construit par Gas del Estado (Annexe 2). Lorsque l’entreprise a été privatisée dans les années 1990, deux autres ont été fondées : Transportadora de Gas de Norte (TGN) et Transportadora de Gas del Sur (TGS) qui ont pris en charge ce réseau. Cela fait plus de 26 ans qu’un nouveau grand gazoduc n’a pas été construit. En 2015, le dénommé GNEA, ou Gazoduc nord-est argentine, de 4 144 km a été choisi par appel d’offres pour approvisionner les 3,5 millions d’habitants des provinces de Salta, de Formosa, de Chaco, de Corrientes, de Misiones et de Santa Fe, puisque certaines d’entre elles ne disposaient pas de ce service.
Le principal consommateur de gaz naturel est constitué des centrales électriques (33,2 %), ce qui a contribué à ne pas construire de centrales alternatives (basées sur les énergies renouvelables), qui auraient pu produire de l’électricité plus compatible avec la qualité de l’environnement. Les industries viennent ensuite (28,0 %), mais elles souffrent de coupures à répétition, du fait d’une offre déficitaire et de la priorité donnée aux consommateurs résidentiels (24,4 %). Le transport (6,4 %), avec le gaz naturel comprimé (GNC), est une autre catégorie de consommateurs dont l’importance est croissante. De ce fait, l’Argentine est l’un des pays dont le développement de l’utilisation du GNC, en lieu et place des naphtes, est le plus important, puisque 15 % du parc automobile l’utilisent avec approximativement 1 714 000 véhicules (Tableau 9).
Tableau 9 : Distribution du gaz naturel par type de consommateur (Mm3)
Année
|
Résidentiel
|
Commercial
|
Organismes officiels
|
Industries
|
Centrales électriques
|
Sous- distributeurs
|
GNC
|
TOTAL
|
2009
|
8 469,1
|
1 274,5
|
406,0
|
11 804,7
|
12 436,3
|
669,6
|
2 632,9
|
37 693,1
|
2010
|
9 182,3
|
1 248
|
428,5
|
12 037,8
|
11 519,4
|
727,3
|
2 664,2
|
37 807,5
|
2011
|
9 552,1
|
1 255
|
425,6
|
12 511,7
|
12 951,4
|
878,5
|
2 761,1
|
40 335,4
|
2012
|
10 031,8
|
1 343
|
444,2
|
11 661,3
|
14 350,4
|
936,7
|
2 785,0
|
41 552,4
|
2013
|
10 491,0
|
1 343,6
|
445,9
|
12 391,8
|
14 471,7
|
1 012,1
|
2 759,1
|
42 915,2
|
Source: ENERGAS.
|
Les prix intérieurs moyens du gaz naturel à la production sont relativement bas, soit en moyenne, moins de 2 dollars/million de Btu entre 2009 et 2013. Cette politique est considérée comme étant l’une des causes de la chute de la production. Pour tenter de corriger ce déséquilibre, le gouvernement a utilisé le plan Gas Plus, qui garantit aux entreprises accroissant leur production un prix allant jusqu’à 7,5 dollars/million de Btu, soit un prix très supérieur au prix moyen qui atteignait 3,8 dollars en 2015, mais inférieur au prix d’importation.
Les prix moyens du gaz naturel pour les consommateurs de type résidentiel bénéficient clairement des aides de l’État. Enfin, le prix du GNC utilisé par les automobiles à moteur essence en lieu et place d’un dérivé du pétrole est bien inférieur au prix de ce dernier ; le coût des équipements de conversion est ainsi amorti en moins de six mois.
4. Le charbon minéral, une ressource presque oubliée
Contrairement à ce qui s’est passé en Europe, l’Amérique latine, Colombie et quelques régions très limitées d’autres pays, n’a pas été une terre du charbon minéral. Ce combustible n’a pas été utilisé par les familles et ne l’a été qu’en de très petites quantités par les industries pour produire de la vapeur. Ses seules utilisations ont été la production d’électricité et la sidérurgie (Tableau 10).
Tableau 10 : Charbon en Argentine (1 000 tonnes)
Année
|
Production
|
Importation
|
Centrales électriques (service public)
|
Centrales électriques (autoproduction)
|
Sidérurgie
|
2009
|
81,4
|
1 600,0
|
352,8
|
30,5
|
1 229,2
|
2010
|
64,4
|
1 318,1
|
630,6
|
28,8
|
686,1
|
2011
|
89,8
|
1 250,0
|
818,1
|
30,5
|
455,6
|
2012
|
94,9
|
9 62,5
|
962,5
|
25,4
|
5,6
|
2013
|
83,1
|
1 673,6
|
851,4
|
23,7
|
870,8
|
Source: Secretaría de Energía Balances Energéticos (Secrétariat de l’Énergie).
|
Les réserves mesurées de minerai atteignaient 477,9 millions de tonnes en 2013. En leur ajoutant les réserves indiquées de 206,5 millions et les réserves inférées de 67,8 millions, on arrive à un total de 752, 2 millions de tonnes.
En 2013, Río Turbio, unique gisement en exploitation, a produit 83 000 tonnes (Carte 2). Le pic historique de la production avait atteint 1 326 254 tonnes en 1979 mais, depuis, la chute a été continue au fil des années puisque, après la privatisation de Yacimientos Carboníferos Fiscales (YCF), les investissements dans la mine de Río Turbio ont pratiquement cessé. Ainsi, le rapport entre les réserves mesurées et la production atteignait 5 740 années en 2013, ce qui souligne la sous-utilisation de cette ressource.
Cependant, comme le charbon de Río Turbio ne peut pas être économiquement cokéfiable, les centrales thermiques constituent presque l’unique marché de cette ressource. La diminution sévère de la production s’explique également par le fait que la centrale de San Nicolás était la seule en Argentine. En 2015, s’est achevée la construction d’une centrale électrique, à l’entrée de la mine de Río Turbio. Sa capacité est de 240 MWe et sa consommation de houille atteindra 1,2 million de tonnes par an. Pourtant, tant que la production de la mine ne sera pas relancée, étant donné qu’elle ne dépassait pas les 100 000 tonnes par an, l’usine devra fonctionner avec du gaz naturel ou du charbon importé.
La plus grande partie du charbon consommé est importée, cokéfiable et essentiellement destinée à l’industrie sidérurgique pour alimenter les cokeries. Le reste du charbon est utilisé par la centrale thermique de San Nicolás. La diminution de la consommation en 2012 a obéi à la crise de l’industrie sidérurgique du pays.
5. Énergie électrique : le difficile chemin de la diversification
Jusqu’au début des années 1990, presque tout le système électrique argentin appartenait à l’État, les entreprises Agua y Energía et Hidronor en tête. Par la suite, toutes les centrales ont été quasiment privatisées, l’État ne possédant plus que deux entreprises hydroélectriques binationales : Yacyretá (avec le Paraguay) et Salto Grande (avec l’Uruguay), en plus de deux centrales nucléaires (Embalse et Atucha I). Transener est une société d’économie mixte qui est chargée de la transmission d’électricité à haute tension. La distribution est répartie entre les entreprises privées (comme EDENOR, EDESUR et EDELAP), qui œuvrent dans les villes de Buenos Aires et de La Plata, et les entreprises provinciales qui officient sur les territoires des provinces.
CAMMESA[1] est une société d’économie mixte qui gère le système électrique interconnecté national. L’ENRE[2] est un organisme public chargé de réglementer le système électrique national. Par ailleurs, il existe des interconnexions électriques avec le Chili, le Paraguay, l’Uruguay, le Brésil et, depuis 2015, la Bolivie.
Le potentiel hydroélectrique évalué en juin 2013 était de 33 959 MWe, avec une capacité de production de 141 900 GWh. Il avait une valeur supérieure de 8 % à la puissance installée totale du pays en 2014. Sur les 67% de ce potentiel hydroélectrique prévus pour être exploités, seulement 0,3 % était en construction, 34 % se trouvant au stade de projet, 7 % à celui des études de faisabilité, 34 % à celui d’une étude préliminaire de faisabilité et 24 % simplement recensés. Fin 2014, la puissance hydroélectrique installée correspondait ainsi à seulement 32 % du potentiel hydroélectrique évalué. Au cours des 12 dernières années, la réalisation de nouvelles usines hydroélectriques semble avoir été négligée, la satisfaction de la demande revenant aux centrales thermiques avec, comme conséquence, un effet négatif sur la balance commerciale énergétique, sous la forme du poids croissant d’un gaz naturel importé à cet effet.
La puissance installée fin 2014 était principalement thermique (61 %) et, dans cette dernière, même si les cycles combinés prévalaient, l’équipement inefficace des turbines à gaz, dont le fonctionnement n’atteignait pas toujours le sommet de la courbe de charge, était toujours important. L’apport des deux centrales nucléaires en fonctionnement a atteint 3 % de la puissance installée, tandis que celui des éoliennes et des panneaux photovoltaïques était insignifiant (Tableau 11).
Tableau 11 : Puissance installée (MWe)
Année
|
Turbines à gaz
|
Turbines à vapeur
|
Cycles combinés
|
Groupes
électrogènes diesel
|
Sous-total des énergies thermiques
|
Énergie hydro-électrique
|
Nucléaire
|
Énergie éolienne
|
Énergie solaire
|
TOTAL
|
2009
|
4 232,6
|
5 053
|
7 257,4
|
716,6
|
17 259,6
|
10 024,3
|
1 018
|
27,8
|
0,026
|
28329,7
|
2010
|
3 508,5
|
4 532
|
8 968,1
|
930,1
|
17 938,7
|
10 025,3
|
1 018
|
27,8
|
0,026
|
29009,8
|
2011
|
3 371,7
|
4 694
|
9 508,1
|
1 190,4
|
18 764,2
|
10 025,2
|
1 018
|
59,6
|
1,226
|
29868,2
|
2012
|
4 071
|
4 451
|
9 205
|
1 052
|
18 779
|
11 148
|
1 005
|
112
|
6
|
31 050
|
2013
|
4 074
|
4 441
|
9 205
|
1 074
|
18 794
|
11 095
|
1 010
|
165
|
8
|
31 072
|
2014
|
4 035
|
4 451
|
9 191
|
1 388
|
19 065
|
11 106
|
1 010
|
187
|
8
|
31 376
|
Sources : Ministère de l’Énergie (2009 – 2011) ; Anuarios Estadísticos CAMMESA (2012 a 2014) ; en 2014, 329 MW d’usines mobiles sont inclus dans les équipements électrogènes diesel (DI).
|
La puissance disponible représentait approximativement 80 % de la puissance installée. Très proche de la demande maximale, cette puissance disponible a laissé au système une faible marge de réserve de 3,5 % de la puissance maximale en 2014. De fait, entre 2009 et 2014, la puissance maximale a augmenté de 4 468 MWe, tandis que la puissance installée n’a augmenté que de 3 046 MWe, ce qui a provoqué des problèmes d’approvisionnement.
La production par type de source d’énergie révèle la prédominance croissante de l’énergie thermique fossile. Elle a fait reculer chaque année l’énergie hydraulique et l’énergie nucléaire, contribuant par là à la sous-utilisation des ressources hydroélectriques, éoliennes et solaires pourtant abondantes. La contribution des nouvelles énergies renouvelables à la demande du marché électrique de gros (MEM) n’a pas dépassé 1,5 %. Les petites entreprises ont apporté la contribution la plus importante à la production hydroélectrique. On note également une lente croissance de l’énergie éolienne, parmi les sept énergies renouvelables identifiées (Lire : Argentine, la promotion des énergies renouvelables pour la production d’électricité).
Tableau 12 : Production par type d’énergie (GWh)
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
|
Thermique
|
61 386
|
66 465
|
73 573
|
82 495
|
829 53
|
83 265
|
Hydraulique
|
40 318
|
40 226
|
39 339
|
36 626
|
40 330
|
40 663
|
Nucléaire
|
7 589
|
6 692
|
5 892
|
5 904
|
5 732
|
5 258
|
Éolienne et solaire
|
16
|
356
|
462
|
629
|
||
Importations
|
2 040
|
2 351
|
2 412
|
423
|
342
|
1 390
|
TOTAL
|
111 333
|
115 734
|
121 232
|
125 804
|
129 819
|
131 205
|
Source : Anuario CAMMESA (2014).
|
La demande totale d’électricité par type d’utilisation est concentrée sur le MEM, dont la consommation a connu un taux de croissance annuel global de 3,9 %, entre 2009 et 2014, date à laquelle le service électrique était disponible pour presque 99 % de la population. Le volume des ventes par type de consommateur (Tableau 13) était concentré sur deux secteurs : le secteur résidentiel (35 %) et le secteur industriel (34,7 %).
Tableau 13 : Volume des ventes par secteur de consommation (GWh)
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
|
Résidentiel
|
31 349
|
33 171
|
35 080
|
37 076
|
Commercial
|
18 205
|
17 378
|
18 433
|
18 927
|
Industriel
|
31 061
|
34 268
|
35 918
|
36 806
|
Services de santé
|
1 018
|
1 177
|
1 247
|
1 241
|
Éclairage
|
3 368
|
3 468
|
3 842
|
3 870
|
Irrigation
|
822
|
877
|
1 008
|
1 653
|
Forces armées
|
2 803
|
2 971
|
3 183
|
2 087
|
Rural
|
974
|
984
|
1 055
|
2 490
|
Autres
|
1 640
|
1 577
|
1 647
|
1 287
|
Transport
|
662
|
674
|
693
|
543
|
Total
|
91 902
|
96 545
|
102 106
|
105 980
|
Source: Ministère de l’Énergie.
|
Le prix monomico[3] du marché spot horaire sans frais de transport révélait une différence très importante par rapport à ce qui était encaissé par les distributeurs (Tableau 14), étant donné l’existence d’un retard tarifaire prononcé, surtout dans la région du Grand Buenos Aires, cette différence étant couverte par les aides croissantes de l’État. Il existait un décalage entre les prix du marché de gros et les coûts marginaux de production électrique. L’application de la résolution 240 du Secrétariat de l’Énergie d’août 2003 permettait aux prix d’être fixés comme s’il existait une offre complète de gaz naturel national (sans aucun type de restrictions) et, en plus, à un prix maximal de 120 dollars/MWh sur le MEM. Ces deux éléments provoquaient un déséquilibre important par rapport aux coûts réels, ce qui générait à son tour une augmentation substantielle des aides fournies par l’État pour faire fonctionner le système électrique. Ainsi, CAMMESA avait une dette cumulée supérieure à 55 milliards de pesos en février 2015.
Tableau 14 : Prix monomico du marché spot horaire sans frais de transport (dollars/MWh)
Prix
|
178,8
|
256,3
|
319,5
|
332
|
389
|
550
|
Encaissement des distributeurs
|
56,6
|
56,3
|
55,9
|
82,9
|
95,1
|
95,2
|
Source: Anuarios de CAMMESA.
|
Pour finir, il convient de signaler que les déficiences de l’investissement dans la production n’avaient pas d’équivalence dans le transport et la distribution : en 2015, toutes les lignes de transport étaient interconnectés, avec plus de 14 300 km en haute tension et plus de 19 000 km correspondant aux principales entreprises de distribution (de 33 à 330 kV). Une carte détaillant le réseau de transport de l’électricité et l’emplacement des usines de production figure en Annexe 3.
6. La décarbonation du bilan énergétique : nouvelles énergies renouvelables et dilemme nucléaire
La prise de conscience internationale des conséquences du changement climatique implique l’adoption de mesures d’atténuation, afin de diminuer le plus rapidement possible les émissions de gaz à effet de serre (GES). Dans ce sens, une transition énergétique des systèmes très carbonés, à base de sources d’énergie fossiles, vers de nouveaux systèmes moins carbonés s’appuyant sur l’énergie nucléaire et les énergies renouvelables, s’impose dans tous les pays du monde. Mais, contrairement au consensus assez généralisé sur le besoin de développer des sources d’énergies renouvelables, comme l’énergie éolienne, l’énergie solaire ou, à moyen terme, les énergies marines, les perspectives concernant l’énergie nucléaire font l’objet de vives controverses. Alors qu’aucune nouvelle centrale nucléaire n’est plus construite dans la grande majorité des pays développés, on continue de miser dans certains pays émergents sur cette énergie, qui permet de générer une production stable d’électricité, malgré les risques qu’elle implique.
En Argentine, où il existe trois centrales nucléaires, inaugurées respectivement en 1974, en 1984 et en 2011, le gouvernement n’écarte pas l’idée d’en construire d’autres dans un avenir proche. La fabrication des éléments combustibles des centrales nucléaires d’Atucha I et d’Embalse s’est faite jusqu’en 1995 avec de l’uranium d’origine nationale. Pour cela, la Comisión Nacional de Energía Atómica (CNEA) a exploité plusieurs gisements des provinces de Salta (Don Otto), de Chubut (Los Adobes), de Córdoba (Los Gigantes) et de Mendoza (Huemul dans la ville de Marlagüe et Sierra Pintada dans la ville de San Rafael).
En 1995, suite à la chute soudaine des prix de l’uranium sur le marché international, le seul gisement encore en exploitation à Sierra Pintada, situé dans la province de Mendoza, a été arrêté. Il en a été de même pour l’importation de concentré d’uranium, tous les processus de conversion se faisant dans le pays à partir de combustible importé.
En matière de réserves certifiées, le pays dispose des 7 000 tonnes d’uranium des gisements de Sierra Pintada et Cerro Solo, auxquelles s’ajoutent les 3 000 tonnes de réserves déduites et prévues. Par ailleurs, la consommation actuelle d’uranium sera de 215 tonnes par an, quand la centrale d’Atucha II sera devenue pleinement opérationnelle. Par conséquent, si les combustibles étaient de nouveau produits dans le pays, la durée des 7 000 tonnes certifiées de réserves d’uranium serait de 33 années.
Cependant, au-delà de la question de l’origine de l’uranium utilisé, il conviendrait pour le pays d’entamer une discussion sérieuse et approfondie, pour savoir s’il est pertinent ou non de continuer à investir dans l’énergie nucléaire. En prenant en compte les risques que cette technologie implique, ainsi que le problème toujours important des déchets nucléaires, un débat sérieux à différents niveaux et une décision du Congrès s’avèrent indispensables.
Concernant les nouvelles énergies renouvelables (Tableau 15), l’énergie solaire, l’énergie éolienne, la biomasse et la petite hydroélectricité (moins de 30 MWe), on observe un contraste clair entre une forte production de biocombustibles, principalement destinés à l’exportation et au mélange avec les carburants conventionnels sur le marché local, et la faible production d’électricité à partir de ces sources. Alors que la loi établissait que leur apport devait atteindre 8 % de la production électrique totale en 2016, il n’en était qu’à 1,5 % en 2014. Le potentiel existant est cependant significatif, principalement pour les énergies éolienne et solaire.
Tableau 15 : Production d’autres énergies renouvelables (GWh)
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
|
Biodiesel
|
32,5
|
170,2
|
2,2
|
1,6
|
Biomasse
|
97,7
|
127
|
133,9
|
113,7
|
Éolienne
|
16
|
3 48,4
|
447
|
613,3
|
Hydroélectrique
( < o =30 MW)
|
876,6
|
1069,2
|
895,8
|
1 034,5
|
Solaire photovoltaïque
|
1,76
|
8,1
|
15
|
15,7
|
Biogaz
|
0
|
35,6
|
108,5
|
103
|
TOTAL
|
1 024,56
|
1 758,5
|
1 602,4
|
1 881,8
|
Pourcentage de la demande du MEM
couverte par les énergies renouvelables
|
0,9
|
1,4
|
1,3
|
1,5
|
Source : Anuario CAMMESA (2014).
|
L’amplitude et la diversité du territoire national offrent un immense potentiel pour les énergies éolienne et solaire, qui a peu été mis à profit jusqu’à présent, malgré les différents mécanismes d’incitation qui ont été adoptés au cours des deux dernières décennies [4]. Concernant l’énergie solaire, les cartes de rayonnement solaire du ministère de l’Énergie permettent de déduire que 11 des 24 provinces argentines présentent des valeurs moyennes annuelles supérieures à 5 kWh/m2 par jour. De ce fait, des panneaux photovoltaïques pourraient être installés dans ces provinces. Presque toutes les provinces pourraient être capables d’utiliser l’énergie solaire thermique.
Le pic de la puissance solaire totale installée en 2014 était de 8 MWe seulement et l’énergie produite était de 15,7 GWh. Quant à l’énergie éolienne, la puissance installée totale en 2014 était de 187 MWe et l’énergie produite était de 613,3 GWh. L’énergie électrique produite à partir de la biomasse s’élevait à 1,6 GWh (biodiesel), 113,7 GWh (biomasse) et 103,0 GWh (biogaz). De son côté, l’électricité produite par les petites centrales hydroélectriques en 2014 atteignait 1034,5 GWh.
Dès fin 2015, une nouvelle ère débute cependant pour les énergies renouvelables. L’État a commencé à donner un fort élan à ce secteur, en réglementant et en appliquant les avantages contenus dans la nouvelle loi de promotion des nouvelles énergies renouvelables (Loi n° 27 191). Dans ce cadre, trois séries d’appels d’offres (RenovAr 1, 1.5 y 2) ont été organisées, dont les résultats très positifs ont commencé à se concrétiser à travers de nouvelles centrales éoliennes, solaires et de biomasse dans différentes régions du pays. L’objectif fixé par la loi est que ces filières produisent 20 % de la consommation totale d’électricité en 2025, ce qui implique des efforts significatifs et soutenus en matière d’investissements pour les années à venir.
La hausse est aussi annoncée pour le bioéthanol et le biodiesel (Tableau 16). En 2014, 58 % de l’éthanol anhydre était obtenu à partir du maïs et les 42 % restants à partir de la canne à sucre. La plus grande partie du biodiesel venait de l’huile de soja et d’une petite quantité d’huiles comestibles recyclées. Les naphtes et le gazole se mélangeaient avec une quantité d’éthanol et de biodiesel pouvant aller jusqu’à 10 %, un pourcentage qui a augmenté progressivement. L’Argentine est actuellement, avec les États-Unis, l’un des plus gros producteurs mondiaux de biodiesel.
Tableau 16 : Bilan énergétique des biocombustibles (par milliers de TEP)
Bioéthanol
|
Biodiesel
|
|||||||
Année
|
Production
|
Exportation
|
Centrales électriques
|
Transport
|
Production
|
Exportation
|
Centrales électriques
|
Transport
|
2010
|
65
|
/
|
/
|
63
|
1 725
|
1 260
|
483
|
|
2011
|
90
|
/
|
/
|
89
|
2 307
|
1 545
|
714
|
|
2012
|
134
|
/
|
/
|
127
|
2 334
|
1 441
|
33
|
799
|
2013
|
248
|
/
|
/
|
248
|
2 034
|
1 149
|
41
|
844
|
2014
|
346
|
/
|
/
|
346
|
2 597
|
1 618
|
41
|
938
|
Source: Balances Energéticos (Ministère de l’Énergie).
|
En résumé
Le bilan énergétique de l’Argentine demeure fortement basé sur les hydrocarbures, aussi bien pour la production totale d’énergie que pour la production d’électricité. Parmi eux, le gaz naturel représente en 2015 plus de 50 % de l’offre d’énergie primaire et se substitue partiellement au pétrole, qui constitue un tiers de cette même offre. Le charbon, au contraire, représente une part insignifiante de la production d’énergie, alors que la biomasse a gagné du terrain, principalement grâce aux biocombustibles, lesquels sont cependant remis en question car ils appartiennent presque tous à la première génération.
Concernant le pétrole et le gaz, la baisse permanente de leurs réserves conventionnelles a conduit à une stagnation puis à une baisse de la production, ce qui a obligé le pays à importer une quantité croissante de ces ressources énergétiques, afin de répondre à une demande croissante. Ces dernières années, plusieurs entreprises ont commencé à investir dans l’exploitation des ressources non conventionnelles localisées dans des provinces traditionnellement dédiées à la production d’hydrocarbures (surtout à Vaca Muerta dans la province de Neuquén), ce qui devrait donner lieu à une reprise de la production.
À long terme, l’objectif est d’arriver à un bilan énergétique 100 % renouvelable, mais à moyen terme, le gaz devrait continuer à y occuper une place importante, constituant une étape de la transition énergétique. Le développement des énergies renouvelables dans le secteur électrique a été très lent, mais la situation a commencé à s’inverser à partir de 2016. Malgré les progrès récents, d’importants efforts devront encore être réalisés pour décarboner les secteurs de l’électricité, du transport, du chauffage et du refroidissement
Annexe 1 : Capacité de distillation (m3/jour de fonctionnement)
OPÉRATEUR
|
Distillerie
|
Distillation atmosphérique
|
Sous vide
|
Agent réducteur de la viscosité
|
Craquage thermique
|
Reformage catalytique
|
Coke de résidus sous vide
|
Coke brut réduit
|
Hydro-craquage
|
Craquage catalytique
|
Hydro-traitement
|
DAPSA
|
Dock Sur
|
1 170
|
245
|
||||||||
PETROBRAS
|
Bahía Blanca
|
4 850
|
2 000
|
700
|
1 400
|
1 250
|
1 400
|
||||
ex PASA
|
2 300
|
||||||||||
Total Petrobras
|
4 850
|
2 000
|
700
|
0
|
3 700
|
0
|
0
|
0
|
1 250
|
1 400
|
|
OIL COMBUSTIBLES
|
San Lorenzo
|
6 000
|
2 400
|
670
|
826
|
||||||
REFINOR S.A.
|
Campo Durán
|
4 150
|
500
|
500
|
|||||||
AXON
|
Campana
|
14 000
|
7 400
|
1 700
|
4 000
|
4 100
|
2 200
|
||||
SHELL C.A.P.S.A.
|
Dock Sur
|
18 000
|
6 500
|
2000
|
2 500
|
1 000
|
4 100
|
7 300
|
|||
PETROLERA CRUZ DEL SUR
|
Dock Sur
|
1 000
|
500
|
||||||||
YPF SA
|
LA PLATA
|
30 000
|
16 500
|
1 860
|
5 760
|
11 700
|
7 560
|
||||
Lujan de Cuyo
|
20 000
|
10 500
|
1 700
|
6 100
|
6 000
|
6 800
|
2 000
|
||||
Plaza Huincul
|
4 000
|
480
|
400
|
||||||||
Total YPF SA
|
54 000
|
27 000
|
0
|
0
|
4 040
|
11 860
|
0
|
6 000
|
18 500
|
9 960
|
|
CASA LUJAN DE CUYO
|
CASA LUJAN DE CUYO
|
130
|
|||||||||
CASA NEUQUEN
|
CASA NEUQUEN
|
16
|
|||||||||
CASA ALSINA
|
CASA ALSINA
|
240
|
|||||||||
RASHA
|
Campana
|
1 100
|
|||||||||
SOL
|
Campana
|
||||||||||
FOX
|
Neuquén
|
440
|
|||||||||
General Rodriguez
|
Salta
|
||||||||||
General Rodriguez ESTANDART
|
Neuquén
|
35
|
|||||||||
POLIPE
|
Luján de Cuyo
|
95
|
|||||||||
New American
|
Maipu
|
||||||||||
PETROLERA NEUQUEN
|
Neuquén
|
530
|
|||||||||
NAO
|
Plaza Huincul
|
100
|
|||||||||
SUALIER
|
20
|
||||||||||
13 petites entreprises
|
Varios
|
2 719,221 364
|
|||||||||
TOTAL
|
105 889,2214
|
46 545
|
3 370
|
826
|
12 440
|
16 860
|
0
|
6 000
|
27 950
|
20 860
|
|
Source: Secrétariat de l’Énergie.
|
Annexe 2 : Réseau de gazoducs
Annexe 3 : Usines de production et réseau de transport électrique
Notes et références
[1] En espagnol : Compañía Administradora del Mercado Mayorista Eléctrico.
[2] En espagnol : Ente Nacional Regulador de la Electricidad.
[3] Il s’agit du montant total qui équivaut à un prix unique par vente ou achat d’énergie et de puissance. Il est égal au revenu ou au coût total de la vente ou de l’achat d’énergie et de puissance divisé par l’énergie totale vendue ou achetée.
[4] Bersalli G. (2017). Évaluation et évolution des politiques de promotion des énergies renouvelables : la transition des secteurs électriques en Amérique latine. Université Grenoble Alpes, 432 p.
Bibliographie Complémentaire
Bersalli G. (2017). Évaluation et évolution des politiques de promotion des énergies renouvelables : la transition des secteurs électriques en Amérique latine. Université Grenoble Alpes, 432 p.
Compañía Administradora del Mercado Mayorista Eléctrico Sociedad Anónima (2015). Anuario 2014
Instituto Argentino del Petróleo y del Gas (2015). Estadísticas de Petróleo y Gas (EPG)
Lara, Ignacio F. (2017), Situación Energética en Argentina. Asuntos del Sur. Buenos Aires.
Malinow, G. (2013). Potencial y desarrollo hidroeléctrico argentino. Document de travail.
Ministerio de Energía y Minería de Argentina (2015). Site web : http://www.energia.gob.ar
Montamat y Asociados (2015). Informe Mensual de Precios de la Energía.
US Energy Information Administration (2013). Technically Recoverable Shale Oil and Shale Gas Resources: An Assessment of 137 Shale formations in 41 Countries Outside the United States.
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