Debout pour un monde soutenable

Approvisionnement énergétique mondial et environnement planétaire ne sont plus dissociables. Mais comment infléchir les choix technologiques et sociétaux qui modèlent les systèmes énergétiques ? Qui sont et que font les acteurs capables de changer les trajectoires dans le sens souhaitable ?

Les conditions favorables à la vie sur terre pourraient prochainement n’être plus réunies. Les entreprises et les pouvoirs politiques en sont les principaux responsables, dans un contexte d’irresponsabilité et d’inconscience prédominantes, pour avoir dévasté depuis le début de la Révolution industrielle le capital naturel (biodiversité, eau, sol, climat) offert par la planète. La tentation est forte dans ces conditions de continuer à ignorer cette dégradation, en se convaincant que demain est encore loin. Les soixante-quatre auteurs d’un livre qui vient d’être publié[1] ont au contraire adopté le principe d’action du Prince d’Orange lequel, à la tête des Pays Bas, n’a pas cédé face à l’avancée apparemment irrésistible des armées du roi Philippe II d’Espagne : «Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer». Ils et elles, défenseurs, plaideurs, jeunes en première ligne, entrepreneurs, investisseurs, communicants, ont pris la mesure des menaces, ont affronté les obstacles et ont ouvert les voies d’une transition écologique et économique vers un monde plus durable.

1. Les défenseurs

Ils affrontent les accapareurs de terres, les destructeurs de forêts, les braconniers, les opérateurs miniers, les trafiquants de drogue, les fonctionnaires corrompus, les escadrons de la mort. Ils défendent des écosystèmes parmi les plus essentiels sur terre. Chaque année ils sont assassinés par centaines. Cela n’empêche pas leur nombre de croître (Figure 1).

 

Maria Socorro Costa Silva

Figure 1. Maria Socorro Costa Silva. [Source : https://amazonia.org.br/2020/07/eu-nao-quero-ser-assassinada-diz-socorro-do-burajuba-sobre-as-ameacas-que-enfrenta-em-barcarena/]

Parmi ces défenseurs, la présidente de l’organisation « Cainquiama » qui lutte contre la firme Paragominas dont l’usine d’aluminium pollue et contribue à la déforestation en Amazonie[2] ; le chrétien des Philippines que révoltent l’abattage illégal des arbres et la pêche à la dynamite[3] ; l’employée d’une entreprise métallurgique de Mombasa au Kenya qui se bat contre une fonderie très polluante et néfaste pour la santé des populations environnantes[4] ; de jeunes urbains d’Istanbul qui se mobilisent contre la construction d’une centrale hydroélectrique très dangereuse pour la biodiversité de la vallée Alakir[5].

2. Les plaideurs

De plus en plus nombreux, ils poursuivent des actions en justice pour contraindre des entreprises au respect des lois ou amener des autorités publiques à assumer leurs responsabilités en matière d’environnement et de climat. Beaucoup sont jeunes : leur avenir est en jeu.

A 12 ans, Ridhima Pandey pétitionne, au nom des jeunes de son pays, la Cour Suprême d’Inde pour qu’elle ordonne au Gouvernement fédéral d’appliquer les lois environnementales votées par le Parlement (Figure 2)[6].

 

Ridhima Pandey

Figure 2. Ridhima Pandey. [Source : India Today, © AP / https://www.indiatoday.in/education-today/gk-current-affairs/story/ridhima-pandey-indian-climate-activist-greta-thunberg-1603977-2019-09-27]

Aux Pays-Bas, 886 plaignants, jeunes et moins jeunes, fédérés par la Fondation « Urgenda », ont attaqué en justice la légèreté de l’État néerlandais en matière climatique[7]. En 2018 la Cour Suprême leur a donné raison et a ordonné à l’État de faire en sorte que les émissions de CO2 du pays soient réduites de 25% avant décembre 2020. Dans un pays où les décisions de justice ne restent pas sans effet, la politique climatique a été révisée dans des proportions qui semblent garantir que l’objectif fixé par la Cour soit atteint.

Aux États-Unis, 21 jeunes citoyens ont porté plainte en 2015 contre l’inaction du gouvernement fédéral face à des risques de changement climatique qu’il connaissait pourtant bien depuis 1960. La plainte a été enterrée par la Cour Suprême en janvier 2020[8].

En Colombie, ce sont aussi 25 enfants, vivant dans 17 villes, qui se sont élevés contre l’incapacité de l’État à stopper une déforestation préjudiciable à l’environnement et à la vie d’une grande partie de la population[9].

Des fermiers, forestiers, éleveurs, hôteliers du Portugal, de France, d’Italie, d’Allemagne, de Roumanie, du Kenya et des iles Fidji ont été rejoints, en 2018, par une association représentant les jeunes Saami en Suède, pour démontrer au Parlement européen et au Conseil européen l’inadéquation des objectifs climatiques de l’Union européenne à l’horizon 2030[10].

Le conseil Maori du Mataatua, responsable de la partie orientale du nord de la Nouvelle Zélande s’est élevé, en mai 2016, contre l’échec du gouvernement à stopper les menaces climatiques qui pèsent sur les populations Maori (Figure 3)[11].

 

maoris nouvelle zelande

Figure 3. Les Maoris en Nouvelle Zélande. [Source : Lepetitjournal.com, https://lepetitjournal.com/auckland/dossier-nouvelle-zelande-est-elle-raciste-22-230230]

La France n’est pas en reste. A la Noël 2018, deux millions de personnes avaient signé la pétition appelée « L’Affaire du Siècle ». Elle a servi à introduire auprès du Tribunal Administratif de Paris une action contre l’Etat français, avec l’espoir d’une issue comparable à ce qui s’est passé aux Pays Bas[12].

Tous ces exemples illustrent une dynamique de plus en plus forte dans laquelle les jeunes sont en première ligne. Dans une centaine de pays, ce sont eux qui ont tiré des conséquences opérationnelles de deux questions formulées par une pionnière, Greta Thunberg (Figure 4) :

  • pourquoi irions-nous à l’école pour préparer un futur qui n’existera pas pour nous ?
  • pourquoi les adultes nous demandent-t-ils d’étudier la science, alors que la plupart d’entre eux sont sourds à ce que les scientifiques ont à dire ?

Nous, tout ce que nous demandons aux adultes, c’est que leurs actions soient conformes aux résultats de la science. Ce message, des dizaines de millions de jeunes l’ont porté au cours des « vendredis pour le futur », dans d’innombrables grèves scolaires et rassemblements de protestation sur cinq continents.

 

greta thunberg

Figure 4. Greta Thunberg. [Source : Causa Mundi / https://www.causamundi.com/2019/03/31/greta-thunberg-symbole-du-conflit-generationnel-cree-par-la-crise-climatique/]

3. Les étudiants en première ligne

Dans un contexte différent, celui des grandes universités scientifiques et technologiques, un nombre croissant d’étudiants ont une vision de la science et de ses applications en harmonie avec celle des grévistes du vendredi. Ils en tirent des conclusions radicales concernant leurs futures carrières professionnelles, refusant des emplois, aussi alléchants soient-t-ils, s’ils ne s’inscrivent pas clairement dans une perspective de transition vers une société et une économie plus durables.

L’un des moments les plus significatifs de cette prise de conscience est le lancement par Greta Thunberg, en août 2018, du mouvement « Fridays For Future » (FFF). Par son ingéniosité et sa simplicité, le mouvement s’est rapidement diffusé sur tous les continents et a entraîné de nombreuses organisations de défense du climat[13].

A preuve, son implantation en Afrique. En Uganda, le FFF est parti d’une discussion entre étudiants sur le changement climatique. Sous l’impulsion d’Hilda Flavia Nakabuye et de quelques autres, le mouvement a réuni 20 000 étudiants dès février 2019 et initié de nombreuses manifestations depuis. Au Nigéria, le FFF est né dans le cadre de grèves en faveur de la défense du climat à Abuja, Lagos et Kaduna, avant de se consolider par de grandes manifestations réunissant 100 000 étudiants dans tout le pays, en lutte pour le respect de l’Accord de Paris et une éducation au respect de l’environnement[14].

Encore en Nouvelle Zélande, le mouvement « School Strike 4 Climate NZ » (SS4CNZ) est une création d’étudiants, de 8 à 22 ans, originaires de tout le pays, convaincus que poursuivre une justice climatique est, et doit être, possible. En coordination avec les FFF et le « School Strike Climate (SS4A) international », ils pressent leurs dirigeants de prendre au plus vite toute décision indispensable à la protection des prochaines générations[15].

De tous les mouvements lancés par des étudiants, le plus ancien est vraisemblablement le « 350.org », créé en 2008 par sept élèves du Middlebury College, petit collège en milieu rural de Nouvelle Angleterre aux Etats-Unis. Sans expérience et sans ressources, ils sont partis à la recherche, sur tous les continents, de personnes sensibilisées aux risques de guerre, à la faim dans le monde, aux droits des femmes et aux questions de santé publique. En octobre 2009, à l’occasion d’un premier jour d’action pour le climat, 5 200 démonstrations ont été comptabilisées dans 181 pays. Nombre de leurs animateurs sont, par la suite, devenus les leaders des « Pacific Climate Warriors » à l’action dans les iles du pacifique telles que Tuvalu, Vanuatu, les Iles Marshalls, la Micronésie ou les Iles Salomon. D’autres, aux Etats-Unis, ont pris la tête de l’opposition au projet de gazoduc entre l’Alberta et le Golfe du Mexique[16].

En France, l’Ecole Polytechnique n’a pas échappé à une prise de conscience environnementale. Nombre de ses élèves questionnent désormais les orientations des grandes compagnies comme Airbus ou Total, conformément aux principes du « Manifeste pour un réveil écologique » (Figure 5)[17].

 

institut polytechnique paris manifeste ecologique

Figure 5. Les élèves de l’École Polytechnique se mobilisent. [Source : © École Polytechnique, Site de l’Institut Polytechnique de Paris / https://www.polytechnique.edu/fr/ecologie-les-etudiants-de-lx-se-mobilisent]

L’inquiétude écologique gagne désormais une grande partie de la jeunesse. En janvier 2020, une enquête conduite dans 20 pays auprès de 9 000 étudiants, âgés de 16 à 25 ans, a révélé que plus de 80% d’entre eux pensaient leur génération responsable de l’avenir de la planète. Comment répondre à cette attente ? A l’initiative de la Columbia University Mailman School of Public Health, 115 écoles de santé ont décidé d’introduire la question du changement climatique dans leurs programmes d’enseignement. En dépit de résistances, d’autres initiatives similaires ont vu le jour au Royaume-Uni, en France et ailleurs[18].

4. Les entrepreneurs

Ils sont les pionniers de processus de production, de stockage et de consommation de l’énergie qui ne détruisent ni les êtres vivants ni le climat, ou encore qui innovent en matériaux innovants épargnant les ressources naturelles. Certains pratiquent des formes d’agriculture qui ne dévastent pas la biodiversité et ne causent pas des pollutions irrémédiables à l’eau et aux sols. D’autres mettent en œuvre des pratiques durables d’exploitation des forêts, en particulier tropicales, et des océans. Des actions de grande ampleur sont conduites pour rénover et repenser la structure des villes, visant à les rendre plus résilientes et plus accueillantes. Quelques uns de ces acteurs méritent d’être mis en exergue :

  • la Danish Oil and Natural Gas (DONG) qui a construit en 1991 la première ferme éolienne offshore au sud du Danemark[19];
  • l’ingénieur électricien Gyanesh Pandey qui, en 2007, a conçu dans l’Etat du Bihar la première des 80 centrales thermoélectriques alimentées en cosses de riz[20] ;
  • les constructeurs de pompes à chaleur qui n’ont cessé d’innover depuis 1990 et préparent la nouvelle génération de pompes hybrides ou de pompes à haute température pour applications résidentielles (Figure 6)[21];

 

Figure 6. Pompe à chaleur pour applications résidentielles. [Source : © Une-pompe-a-chaleur.fr / https://une-pompe-a-chaleur.fr/]

  • les centres de recherche, universitaires et industriels, qui mettent au point les nouvelles générations d’électrodes ou d’électrolytes en vue d’élever les performances des supercapaciteurs, ce qui rendra le véhicule électrique beaucoup plus attractif[22] ;
  • l’ingénieur hollandais Hans van Mameren, consultant basé à Singapour, qui, en 2017, propose d’électrifier un million de bateaux mus par des moteurs diesel dans le sud-est asiatique à partir d’un prototype lancé en 2020[23] ;
  • l’innovateur Elon Musk qui, en 2003, a mis au point un véhicule à batterie électrique, à l’origine du succès de Tesla[24] ;
  • les organismes sans but commercial tels que le “Centro de Desarrollo de Energía Solar” de Cochabamba en Bolivie ou le “Farmers With A Vision” du comté de Busia au Kenya qui assurent la diffusion en milieu rural de fours de cuisine solaires[25] ;
  • la compagnie helvétique Climeworks qui, après avoir construit et fait fonctionner 14 unités de capture directe du CO2 dans l’air, expérimente une unité de stockage du CO2 (CarbFix) en Islande[26] ;
  • Amat Samsuri, habitant d’un village côtier dans le district de Probolinggo, à l’est de Java, qui a mobilisé ses concitoyens dans la défense des mangroves et créé en 2007 “Mangroves for the Future”, désormais à l’origine de plus de 400 projets dans le sud et le sud-est asiatique[27] ;

 

mangroves - role mangroves protection environnement

Figure 7. Le rôle des mangroves dans la protection de l’environnement. [Source : © Vivre en thaïlande / https://vivre-en-thailande.com/le-role-des-mangroves-en-thailande/9176/]

  • la firme Novamont qui, dans le sillage des innovations de Giulo Natta (Prix Nobel 1963), est devenue leader sur le marché mondial des plastiques biodégradables avec Mater-Bi et a ouvert la voie d’autres innovations telles que celle de Carbios et du Toulouse Biotechnology Institute[28] ;
  • les ingénieurs Simcha Blass et Daniel Hillel qui, au cours des années 1950 et 1960, ont mis au point l’irrigation au goutte à goutte ou micro-irrigation, permettant la mise en culture de zones désertiques telles que le désert du Néguev en Israël tout en économisant une ressource aussi rare que l’eau[29] ;
  • les exploitants agricoles qui, sur tous les continents innovent en vue d’éliminer l’usage des pesticides ou de créer des circuits courts entre producteurs et consommateurs à l’image de ceux de “Slow Food” ou de “Terra Madre”[30] ;
  • le programme “Livelihoods” de la firme Danone qui, dans la prolongation du “Silent Springs” de Rachel Carson en 1962, s’efforce de stocker le carbone et de protéger la biodiversité que menace l’industrie agroalimentaire[31] ;
  • Ethan Brown, vegane convaincu et défenseur du climat, qui a fondé “Beyond Meat” au service d’une nourriture à partir des plantes et non des animaux, avec des succès dans de nombreux pays, y compris la Chine[32] ;
  • les indiens Surui qui, depuis la récupération de leurs terres en Amazonie brésilienne, ont démontré leur capacité d’exploiter la forêt de façon soutenable, au grand dam de l’actuel président Jair Bolsonaro[33] ;
  • Domenico (Mimmo) Lucano, maire de Riace, petit village de la région de Locride, sur la côte sud-est de la Calabre qui a rendu possible l’intégration de 450 migrants originaires de divers pays méditerranéens et africains[34] ;
  • Jean-François Caron qui a reconverti l’ancienne ville minière de Loos-en-Gonesse dans le Nord-Pas-de-Calais par le recours aux énergies renouvelables et à l’internet, ce avec l’appui de Jeremy Rifkin, à partir de 2010 (Figure 8)[35].

 

Figure 8. Jean-François Caron, maire de Loos-en-Gohelle. [Source : Antoine Raynaud, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons]

Au vu de tous ces exemples, on ne soulignera jamais assez l’importance du rôle des entrepreneurs politiques et sociaux, au niveau local ou régional, qui conduisent les communautés dont ils ont la responsabilité vers un avenir plus durable.

5. Les investisseurs

Davantage conscients des risques climatiques et environnementaux, un nombre croissant d’investisseurs institutionnels et individuels réorganisent leurs portefeuilles en se défaisant de titres à forte empreinte carbone (entreprises dont les activités sont centrées sur le charbon, le pétrole, des matériaux de construction largement utilisés), et en acquérant des titres d’entreprises associées à la transition vers une économie décarbonée (opérateurs d’énergie renouvelable, producteurs de matériaux particulièrement efficaces)[36]. Des pionniers tels que le Wallace Global Fund et le Rockefeller Brothers Fund ont lancé en 2014 ce mouvement, baptisé divest-invest, qui a depuis connu une croissance spectaculaire (Figure 9)[37].

 

Figure 9. Le Rockefeller Brothers Fund. [Source : © Voltatic / https://www.voltatic.com/2016/08/energies-vertes-rockefeller-brothers-fund-investit-afrique/]

Les obligations vertes de type « green bonds » et d’autres instruments de crédit pour le financement d’activités dans la ligne de la transition écologique et économique sont émis et échangés sous des formes de plus en plus variées. Leur croissance est particulièrement forte en Chine et dans l’Union Européenne où leur développement est favorisé par la mise en œuvre de politiques publiques et de régulations appropriées[38].

Est-ce suffisant ? Non répondent certains qui appellent à des interventions plus vigoureuses des pouvoirs publics, en s’appuyant notamment sur la Banque Centrale Européenne (BCE)[39].

6. Les communicants

Des communicants efficaces sont indispensables pour clarifier, disséminer, amplifier des messages issus de la connaissance scientifiques, d’autant plus que ces messages ne sont pas faciles à partager et que le temps disponible est compté. Richard Feynman n’était pas seulement un pédagogue extraordinaire au service de ses étudiants en physique, il avait aussi un don exceptionnel pour guider et séduire des non-spécialistes sur des terrains scientifiques et techniques a priori impénétrables. Il montre une voie aux scientifiques qui aujourd’hui sont confrontés au scepticisme, à l’apathie, voire au désespoir face à l’état de la planète. Plusieurs de ces scientifiques ont montré qu’ils sont à la hauteur de la tâche, et en témoignent ici[40].

 

michaele mann

Figure 10. Michael Mann, professeur à Penn State University, climatologue, pédagogue et guerrier. [Source : Greg Grieco, CC BY 3.0 <https://creativecommons.org/licenses/by/3.0>, via Wikimedia Commons]

Conclusion

Ces histoires ont de quoi galvaniser. Cependant, ont-elles un potentiel de développement suffisant, peut-on espérer qu’elles engendrent une transformation profonde de la société et de l’économie, en dépit d’obstacles formidables ? Dans L’Ancien Régime et la Révolution (Livre 3), Alexis de Tocqueville montre comment au cours de la seconde moitié du XVIIIème siècle, un foisonnement de visions et d’actions nouvelles ont conduit au renversement d’un Ancien Régime établi depuis mille ans, et ont engendré un ordre nouveau, ce que d’innombrables obstacles semblaient rendre impossible (Figure 11). On observe aujourd’hui un foisonnement comparable avec la perspective – bien fragile cependant et sous une sévère contrainte de temps – d’une révolution plus universelle que celle de 1789.

 

Figure 11. Alexis de Tocqueville, d’après Daumier.

 

 

Notes et références

[1] Henry Claude, Rockström Johan, Stern Nicholas (2020). Standing up for a Sustainable World. Voices of change. Edward Elgar Publishing Limited, 450 p.

[2] To protect the Amazon, defend the people of the forest.

[3] Of chainsaws and grace : directe action by eco-vigilantes in the Philippines.

[4] Social justice goes hand in hand with environmental campaigns and not just in Africa.

[5] Living our values : using art and technology to campaign in Turkey.

[6] How policymakers imperil coming generation’s future and what to do about it.

[7] The Urgenda case in the Netherlands : creating a revolution through the courts.

[8] Juliana v. United States and the global youth-led legal campaign for a safe climate

[9] Protective the rights of future generation through climate litigation against deforestation in the Colombian Amazon.

[10] People’s climate case-families and youths take the EU to court over its failure to adress the climate crisis.

[11] Climate change claim on behalf of New Zealand’s indigenous Maori peoples.

[12] France : L’Affaire du Siècle, the story of a mass mobilization for climate.

[13] Fridays For Future-FFF Europ and beyond.

[14] The Fridays For Future movement in Uganda and Nigeria.

[15] The origins of School Strike 4 Climate NZ.

[16] 350.àrg William « Bill » McKibber.

[17] How to become an ingeneer in the ecological crisis ?

[18] Ecological aspirations of youth : how higher education could fall between two schools ?

[19] Catching mighty North Sea winds.

[20] Providing electricity from rice husk in rural India.

[21] Heat pumps for decarbonizing buildings.

[22] The rise of supercapacitors: making electric vehicles as convenient as ordinary ones.

[23] From scooter to boat: innovations in electric transport in cities of Southeast Asia.

[24] The third attempt at the electric car might be the successful one.

[25] Solar cookstoves for adaptation to degrading natural conditions.

[26] Carbon capture from ambient air : a brake on climate change ?

[27] Ecological engineering in coastal protection.

[28] Better to corrupt plastics than the environment.

[29] Drip irrigation : Daniel’s legacy.

[30] Making the case for agroecological innovations : the need for technical but also political entrepreneurs.

[31] Radical transformation in global supply chains : can new business models be based on biodiversity in the agrifood industry ?

[32] Ethan Brown – the protein revolutionary.

[33] How to make a sustainable living in a tropical forest: the case of Suruí Indians in the Amazon rainforest – success under threat.

[34] Migrants to repopulate depopulated villages – Riace in Calabria, Italy and its mayor Mimmo Lucano.

[35] How Loos-en-Gohelle, a derelict mining town in the north of France, has become a standard in sustainable development.

[36] Unleashing the power of financial markets for the green transition.

[37] The case for fossil fuel divestment

[38] China’s pionneering green finance.

[39] How can finance be used to combat climate change ?

[40] Soit une dizaine de communications :

  • Communicating climate change science to diverse audiences.
  • Global marine fisheries : avoiding further collapses.
  • Why are we so much more afraid of COVID-19 than of climate change? Early lessons from a health crisis for the communication of climate
  • Communicating the climate emergency: imagination, emotion, action.
  • Climate change: from research to communication.
  • Communicating biodiversity loss and its link to economics.
  • Helping trusted messengers find their voice on climate change.
  • From climate scientist to climate communicator: a process of
  • Communicating science beyond the ivory tower

 

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